Je me souviens

Georges Perec 1936-1982

" Je me souviens " 1978 - Recueil de bribes de souvenirs

Perec présente cet exercice de mémoire , ces " Je me souviens " sont :

" des petits morceaux de quotidien , des choses que , telle ou telle année , tous les gens d'un même âge ont vues , ont vécues , ont partagées , et qui ensuite ont disparu , ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine de faire partie de l'Histoire , ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'Etat , des alpinistes et des monstres sacrés . Il arrive cependant qu'elles reviennent , quelques années plus tard , intactes et minuscules , par hasard , ou parce qu'on les a cherchées , un soir , entre amis ; c'était une chose qu'on avait apprise à l'école , un champion , un chanteur ou une starlette qui perçait , un air qui était sur toutes les lèvres , un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens , un best-seller , un scandale , un slogan , une habitude , une expression , un vêtement ou une manière de le porter , un geste , ou quelque chose d'encore plus mince , d'inessentiel , de tout à fait banal , miraculeusement arraché à son insignifiance , retrouvé pour un instant , suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie . "

Ce Blog

Pour que vous compreniez mon blog :
c'est comme une grosse chenille ( " berk ! " a fait un ami , " changes d'image ! ça ne donne déjà plus envie ! " ) , avec plein d'anneaux !

Des chapitres ( Danse , Années 50 , Design , Indiens , Cap-Ferret , etc.....) : à l'intérieur desquels je viens rajouter des articles au gré de mes envies ou de mes souvenirs .
Des articles avec photos ou vidéos à l'appui et quelques fois un petit commentaire perso , qui vous disent tout ce que j'aime dans la vie , ce qui me fait vibrer et que j'essaye de vous faire partager et aimer le plus possible , en vous donnant moult détails !

Et puis intercalés entre les chapitres , mes Humeurs du Jour : des textes que j'écris quand quelque chose m'a ulcéré ou à l'inverse remplie de joie , ou des souvenirs en forme d'anecdotes sur ma vie .

Si vous voulez ne rien louper au fil du temps , allez direct au menu déroulant à droite , pour voir ce que j'ai rajouté de nouveau à l'intérieur d'un chapitre ! ( puisque mes ajouts ne sont pas chronologiques ) ou si j'ai rajouté une nouvelle humeur du jour .

Bien sûr , je trouverais adorable que vous répondiez à mon sondage , dans la colonne de droite ! ( entièrement anonyme )
Mais vous serez carrément des amours si vous me laissez des commentaires ....( et arrêtez de me dire : " j'ai voulu te laisser un commentaire : ça ne marche pas ! " si si , ça marche très bien ! c'est juste que comme je " modère " les commentaires , ils n'apparaissent pas tout de suite ! )

samedi 5 janvier 2008

Mon Designer préféré : Jean Royère





Pour toutes ses formes rondes......jusqu'à ses cheminées !

Jean Royère (1902 - 1981), décorateur français.
Le décorateur Jean Royère est né à Paris en 1902. Après une courte carrière dans le commerce auprès de son oncle au Havre, ce fils de haut fonctionnaire se lance dans la décoration à Paris, à l'âge de vingt-neuf ans.Autodidacte, le jeune décorateur explore d'abord l'œuvre de ses aînés avant de forger son propre vocabulaire formel. Ses premiers projets témoignent d'une admiration pour le décorateur Jacques Émile Ruhlmann dont il reprend l'élégance des lignes, le goût des matériaux précieux, comme l'ébène de Macassar ou le palissandre.(...)

Carrière
Issu d'un milieu aisé, Jean Royère ne devient décorateur qu'à l'âge de 29 ans. Sans formation particulière mais animé d'un goût inné pour la décoration, il débute sa carrière dans une fabrique du Faubourg Saint-Antoine et obtient sa première grande commande (le bar du Carlton sur les Champs-Élysées) en 1933. Son succès est immédiat et lui permet de collaborer jusqu'en 1942 avec Pierre Gouffé dans la création d'un mobilier original et de grande qualité.
Au sortir de la guerre, ayant fondé sa propre entreprise, il décide d'ouvrir des agences dans de nombreux pays : Liban, Égypte, Syrie, Pérou... Jean Royère devient à cette époque le décorateur des souverains du Moyen-Orient, affirmant un style unique, fait de motifs déclinés avec imagination et démesure, audace dans l'utilisation des couleurs et des matériaux. Ses décors féeriques en font l'un des décorateurs les plus étonnants de l'après-guerre, s'inscrivant en marge des grands courants, proposant des solutions uniques mais toujours fonctionnelles.
Avant de quitter définitivement la France pour les États-Unis, en 1980, le décorateur offrit l'intégralité de ses archives au Musée des Arts décoratifs de Paris.
Jean Royère, l'audace joyeuse
"Le travail de Jean Royère est le lien esthétique entre les lignes classiques et restreintes des meubles produits par des décorateurs français à la fin des années 30 et au début des années 40 tels que Jean-Michel Franck et André Arbus, et la plus flamboyante expression de style qui allait devenir à la mode dans les années 50... La démarche de Royère était unique. Ses pièces de métal travaillé, par exemple, possèdent le lyrisme de Gilbert Poillerat mais témoignent aussi d’un sens de la fantaisie qui leur est propre. La fascination du créateur pour les configurations organiques, surtout dans ses pièces capitonnées, en fait visiblement un précurseur des formes sinueuses de Pierre Paulin dans les années 60. La malice et l’exubérance de Royère frôlent souvent le kitsch. Son excentricité et son enthousiasme enfantin sont cependant irrésistibles" dit Tom Ford
Jean Royère est un autodidacte. Il n'a suivi aucune formation professionnelle, telle que l'École Boulle ou l'École des Arts décoratifs où ont été formés la plupart des créateurs de sa génération. Il élabore, pendant les dix premières années de sa carrière, un vocabulaire de formes qui n'appartiennent qu'à lui. Par la suite, il réutilise, multiplie, agrandit, diminue et transforme ces formes pour aboutir à des résultats toujours différents. Il affiche un évident plaisir à tirer un parti décoratif des différents usages que l'on peut faire d'un matériau et manipule indéfiniment le métal, le bois ou le rotin. A partir de ces jeux formels, il invente une écriture très riche et encore très vivante. A une époque où la modernité est synonyme de sévérité et de sérieux, Jean Royère ose développer une ornementation variée à laquelle on peut reconnaître la paternité des formes qui caractérisent le design actuel.
L'incessante rivalité entre ceux qui croient au métal et ceux qui croient aux bois les plus précieux se poursuit jusque dans ces années 50, avec d'un côté Jean Royère et de l'autre Jean Prouvé , inventeur de meubles jansénistes destinés à favoriser la concentration intellectuelle dans les cités universitaires et dont raffolent aujourd'hui, paradoxalement, quelques milliardaires américains en mal d'austérité.Tandis que le travail de Royère a souvent inclus, voire même devancé la modernité et l’optimisme de l’après-guerre, son attachement au grand artisanat a permis de perpétuer les traditions des arts décoratifs français plutôt que la production de masse des meubles, qui a plus tard caractérisé cette époque.
Les motifs décoratifs, éléments clés chez Royère, composés de graphismes simples – croisillon, chevron, cercle et surtout sinusoïde – donnent naissance à de nouvelles familles de formes, en trois dimensions, à la fois sculpturales et fonctionnelles. Ainsi, de la sinusoïde naît, en 1939, le fauteuil « Éléphanteau », forme exploitée par la suite par nombre de designers et de décorateurs. Cette sinusoïde, en quittant son rythme régulier, fait resurgir tout un registre de formes organiques, comme les luminaires « liane », en accord avec la présence de la végétation : plantes vivantes en pots ou décors imprimés des textiles d’ameublements. La liberté des influences, l’indépendance et la culture très internationale de cet autodidacte, grand voyageur, lui donnent une place à part dans l’histoire de la décoration intérieure, place qui apparaît à notre regard actuel comme une proposition originale à redécouvrir entre la tradition française et la modernité internationale.
Sa cote
Deux fauteuils dits "Ours polaires" recouverts d'origine d'un velours rasé, vert d'eau, datant de la fin des années 1940, ont été vendus aux enchères à Paris en juin 2007 pour 204 500 euros (estimation 50/60 000 euros).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi, dans les années 40/50 mes 2 designers préférés sont:
Jean Royère pour ses réalisations en métal (fer forgé, bronze etc..), ses formes libres et son salon Ours Polaire bien sûr! énorme!
et Maxime Old pour ses meubles en bois et ses associations bois/métal, bois/verre etc...
Pour moi les 2 plus grands!
Je rajouterai quand même Prouvé pour ses travaux de tôle pliée et l'économie des matériaux et des moyens! du grand Art!

Anonyme a dit…

Bonjour , je commence seulement à aimer la décoration de ces années et de tout ce que je continu à apprendre , le lien déco socio polico en Algérie retient mon attention.. En effet fille de pied noir je m'intéresse à la vie qu'ils menaient là bas , la déco intérieur de ce point de vue là me semble un indicateur subtil des désirs de cette époque . Je serais ravie d'en savoir plus..

Arguin a dit…

Bonjour anonyme ,
Tout d'abord , merci d'avoir lu mon blog .
Ensuite , ton approche de la décoration est originale et interessante . Je suis d'accord avec toi sur le fait que la déco d'une époque ou/et d'un lieu est souvent le reflet des désirs ( ou des frustrations )de cette époque , mais n'étant pas sociologue et n'y connaissant rien en politique , je ne pourrais malheureusement pas t'en dire plus sur ce sujet . Juste un commentaire personnel , et qui n'a rien avoir avec la sociologie : la vie des pieds-noirs dans ces années là a vraiment été une vie de rêve ! Une période dorée dont je comprends qu'ils soient éminement nostalgiques ! Dommage que ce se soit aussi mal terminé ( mais pouvait-il vraiment en être autrement ? )et que le prix à payer fut si cher !
Du point de vue de la déco , architecture et architecture intérieur , leurs maisons font rêver......je comprends que tu t'y interesses

Arguin a dit…

PS : merci également , car n'étant pas revenue sur cet article depuis longtemps , grâce à toi , je viens de m'apercevoir qu'une américaine me citait sur son blog .