Qu'étaient-ils venus faire là , en ce chaud et pourtant encore frais matin de Mai , tous colorés , bigarrés , et pourtant la mine froide ?
Tous que semblait ne rien lier ?
Pourtant tous se connaissaient .
Peu nombreux , mais peu absents , peu enclins aux confidences , sur ce gréement ancien , chaloupés comme leurs sentiments comme au port de l'angoisse , mais le pied marin dans leurs certitudes .
Qu'avaient-ils à cacher ?
Ils regardaient tous le ciel vers un mini-point perdu , au delà des dunes , où vous et moi et Anne ne voyions rien venir !
On sentait de la ferveur , on sentait de la fébrilité , on sentait de l'amour .
On sentait de la peur .
On sentait de la curiosité .
On sentait un accord commun .
Et par-dessus tout , sans pouvoir se l'expliquer , on sentait l'envie d'y être aussi , d'y participer , même comme un cheveu sur la soupe , comme une chevelure dense , l'écume du banc .
Lui qui revenait de Cuba , où il était resté pendant 3 semaines , sans que personne ne sache pourquoi ?
Elle qui arrivait de son très humble appart à Guétary , sur la Côte Basque , un mélange de pin-up d'autrefois et de caniche de concours .
Lui à l'allure de Gentleman-cambrioleur , pourtant mal assuré , descendait tout droit de son avion de Genève .
Lui , fier et affairé , qui vendait ses chaussures à Milan , après les avoir dessinées dans un bled perdu du fin fond de la France .
Lui aussi , commercial et vieille France , dont on sentait tout de suite la timidité et l'infinie gentillesse
Lui encore , mal dégrossi , comme un ours en peluche longtemps aimé , pas à sa place
Lui qui était jeune et beau , elle , une vieille toujours très belle .
Lui avec son fils dans les bras , elle , sa petite amie .
Elle , l'adolescente magnifique et racée comme le sont souvent les sang-mêlées .
Et elle , l'enfant bouclée , mi-ange/ mi-démon .
Rares femmes au milieu de ces Xy .
Lui , comme une ombre du passé
Ou Lui qui se demandait pourquoi , au final , il était là , lui aussi , lui de la dernière heure....
Et lui aux cheveux longs , comme Noé au milieu des autres , un gros matou confiant dans les bras , pourtant au-dessus de l'eau.... ( lequel des deux est le sage ? me suis-je demandée )
Et moi qui regardait tout ça de loin , très loin.........
Et aussi moi , qui voulait savoir........
Et même celui qui avait la bougeotte restait là à fixer le ciel .
Et tout d'un coup ...... , un bruit de moteur !
Mais ils ne regardaient pas la mer du Bassin . Ni l'océan . Mais le ciel !
Un nuage scintillant . Des verres ensoleillés qui se lèvent . Des bulles en haut comme en bas .
Puis de nouveau un bruit de moteur . Mais celui du bateau cette fois-ci .
Puis ........plus rien........Un vide intense . Un lourd silence . Ils étaient tous partis .
Où ?
Pourquoi ?
Je n'avais vu personne donner de signal ?
Tout s'était passé si vite !
Je décidais d'en savoir plus .
Non . Ce n'était pas la fin d'une star : juste une enfant du pays qui rentre enfin chez elle .
Une sterne -caugek , ai-je appris plus tard- a ri et je suis partie aussi .
Peut-être était-ce elle ? qui se moquait une dernière fois ?
Coincée entre Monde Indien et New-Orléans d'hors-saison .
Pour P.
P.S. : je sais que les synopsis sont normalement au présent ! Hihihi !
P.S. 2 : Contre les mauvaises langues qui ne croient pas à l'Amitié
6 commentaires:
"C'est beau mais c'est triste !" , comme avait coutume de dire mon père me voyant pleurer, pré-adolescent, à la fin de certains films mélos.
Magnifique texte.
Cette scène se déroulera dans le plus longtemps possible, c'est tout ce que j'espère ! Et, contrairement à toi, je suis sûr que tu seras avec nous.
" Ah ben non hein " , comme répond toujours Hoani , je ne peux pas être partout à la fois ! Hihihi !
Merci pour le compliment , mais surtout ravie que tu aimes !!!
le temps qui me manque, le temps dont j ai envie, le temps que j ai eu, tout ce temps ou je n ai pas assez montrer mon amour pour elle, put... de temps, ralenti ta course, le parachute s'ouvrirat plus tard, on à le temps "merde"...
je t aime mon amour, prends surtout tout ton temps, je voudrais temps que l ont le fasse à deux ce voyage......
Ben dis donc......Qui l'eût-cru ?
ça valait le coup d'attendre ! J'en ai eu les larmes au yeux !
Je ne savais pas que tu pouvais écrire de jolies phrases telles que celles-ci , je ne savais pas que tu pensais cela , je ne savais même pas pour la fin....
Ah c'est ça , hein ? en fait , tu sais très bien écrire , et depuis longtemps , mes tes écrits te dévoilent tellement que tu les dénies ! Tel " L'Homme " moyen , tu te caches ! Mon Dieu que vous êtes tous bêtes !
si, tu es partout à la fois
Bruno, tu sorts de l'ombre
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